La dysplasie coxofemorale (hanches)

dysplasie (DDH)
=
Malformation ou anomalie du développement d'un tissu ou d'un organe résultant d'un trouble de l'embryogenèse.


La dysplasie de la hanche est donc une anomalie de l'articulation de la hanche résultant d'une malformation ou anomalie de l'un des composant de cette articulation.

Les causes de la DDH:

La DDH est une maladie qui dépend d'un système polygénique et qui peut-être influencé par le milieu extérieur.

La génétique: Cette maladie dépend de la génétique quantitative. C'est à dire qu'il faut un certain nombre d'allèle délétère (anormaux) pour qu'il y ait apparition de la maladie: c'est une maladie à seuil. Ensuite, ce seuil dépassé, si il y a encore plus d'allèles délétères, il y a aggravation des symptômes.

Alors, en essayant de faire simple. Un chien a deux exemplaires d'un même gène pour chaque gène (comme nous), ces deux exemplaires étant appelés les allèles du gène. dans une population donné, il peut-y avoir des milliers d'allèles différents pour le même gène. exemple le gène "couleur des yeux" a les allèles "bleu" "marron" "noir" "rouge" "vert" etc..;-) Les allèles délétères sont des exemplaires du gène qui vont donner une expression anormale du gène.

Ainsi, le déterminisme génétique de la DDH est très très complexe: on ne connait pas les allèles délétères ni même les gènes en causes. Le fait qu'il y ai beaucoup de gènes en cause complique la chose: en regardant le résultat des parents, on ne peux pas dire si les descendants seront ou non dysplasique.

L' Alimentation :

De nombreuses études ont montré l'influence de l'alimentation sur l'expression clinique de la dysplasie coxo-fémorale.

La maladie apparait plus facilement généralement chez les chiens dont la croissance a été trés rapide dans les six premiers mois de leur vie.

En réalité, un poids et une croissance excessifs provoquent une augmentation de la laxité ligamentaire de l'articulation de la hanche et par consequent une dysplasie coxo-fémorale.
Il faut absolument proscrire les alimentations hyper-calorique ou hautement énergétiques qui peuvent conduire à l'apparition de poids et de croissance excessif !

Mais ne confondant pas, éviter toute surcharge pondérale et empécher les muscles de se développer,
Ne confondant pas, éviter une croissance excessive,
et ne pas fournir les éléments necessaires à un bon développement !

Le calcium en excés et de façon chronique dans l'alimentation provoque un retard à la maturation osseuse, une diminution de la résorption osseuse et un retard à la maturation du cartilage de croissance. Tous ces phénomènes peuvent favoriser un développement de la dysplasie de la hanche.

En régle générale, dans le cas d'une alimentation industrielle, il est inutile de supplémenter la ration avec des compléments minéraux et vitaminiques.

L' Exercice :

Certaines études ont démontré que le confinement des chiots prédisposés génétiquement à la dysplasie, dans un espace restreint  ( une cage par exemple ) durant les six premiers mois de leur vie permet de controler l'expression de l'affection.
Il est en effet préférable de ne pas surcharger les structures articulaires par un exercice excessif ou trop précoce.

Mais . . . .
Il faut avoir permis au chiot de développer suffisemment sa musculature pelvienne qui plus elle est importante ( selon les critères de la race ), plus joue par ses capacités de maintien, un rôle important dans la stabilité de l'articulation coxo-fémorale !

Encore une fois:
Ne confondant pas, exercice excessif et confinement + absence d'exercice ne permettant pas le développement des muscles.

 

L'environnement:

sur la base génétique, se surajoutent des facteurs environnementaux pendant la croissance: l' alimentation (un excès ou une carence en certains composés), la vitesse de croissance, le poids du chien, l'activité du chien etc.... Bien sur, un chien sain génétiquement qui grandit à vitesse grand V avec un surpoids de 15 kilos et qui court 20 kilomètres tous les jours peut être dysplasique.

Tout comme la dysplasie si elle existe dans les gènes ne peut pas être évitée totalement grâce à la surveillance des facteurs environnementaux: elle ne sera que réduite.

De nombreux facteurs environnementaux interviennent dans l'apparition clinique de la dysplasie coxo-fémorale et avec des effets importants.
par exemple:

Deux chiens  peuvent posséder le même génotype favorisant l'apparition de la maladie,
mais si ces deux chiens n'ont pas le même mode de vie,
l'un pourra exprimer la maladie tandis que l'autre non !

Les Traumatismes :

Cette cause de dysplasie n'est généralement pas prise en compte par les spécialistes du sujet en médecine vétérinaire. Mais ces mêmes personnes s'interrogent sur les DCF unilatérales. En effet, ces cas qui contredisent une origine uniquement génétique ou environnementale ( voir ci-dessus) sont loin d'étre en quantité négligeable ! ( environ 10 % )

Nous pensons que des chutes, des chocs brutaux au niveau du bassin lors de la croissance peuvent provoquer des dégats sur des ossatures non encore solifidiées.

Les Facteurs Héréditaires:

La dysplasie coxo-fémorale reléve vraisemblablement d' un déterminisme génétique du type polygénique quantitatif.
C'est à dire qu'il existe plusieurs génes codant la maladie, qui ne sont pas situés sur un seul chromosome . Lors de la reproduction ces génes vont se transmettre selon un processus aléatoire et leur valeur additive pourra permettre l'apparition de cette maladie.

En résumé, un (une) individu peut transmettre certains génes intervenant dans l'expression de la maladie sans pour autant en présenter l'expression clinique car son patrimoine génétique est en dessous du seuil d'expréssivité.

Ce type d'hérédité explique le fait que des parents cliniquement indemnes de dysplasie coxo-fémorale puissent donner naissance à des chiots qui exprimeront la maladie et inversement des parents dysplasiques peuvent donner naissance à des chiots indemnes de dysplasie.

Le déterminisme de répartition selon Lust est indiqué ci-dessous . Cette répartition n'est valable que pour des populations prises au hasard

Types de croisement

Descendance

Normal * Normal

Normal*Dysplasique

Dysplasique*Dysplasique

Normale %

75

50

25

Dysplasique %

25

50

75

Les composants de l'articulation de la hanche:

*surface articulaire:
-la tête du fémur
-l'acétabulum

*le ligament coxo-fémoral qui relie les deux surfaces articulaires

* la capsule articulaire qui contient le liquide synovial
(sans oublier les muscles qui entourent l'articulation)


La DDH est donc une anomalie de la stabilité de l'articulation, d abord à cause une laxité de l'articulation trop importante (donc anomalie de la capsule articulaire et du ligament, ainsi que du maintien musculaire), qui entraîne des déformations osseuses, des microfractures, et enfin le développement d'arthrose.

Sur une hanche normale, saine, les surfaces articulaires s'emboîtent parfaitement: elles sont géométriquement complémentaires l'une de l'autre. Et c'est le ligament coxo-fémoral ainsi que la capsule articulaire qui permettent de maintenir l'emboîtement de l'une dans l'autre (regardez le schéma du dessus: si on enlève les muscles et le ligament, le fémur "tombe" ).

Une hanche dysplasique est:
-une hanche où le ligament coxo-fémoral est trop "long". Il y a alors une laxité articulaire trop importante. Ainsi, même si les surfaces articulaires sont parfaitement adaptées l'une à l'autre, le fémur n'est pas tenu par le ligament dans l'acétabulum et l'articulation est là aussi instable: le fémur mal tenu par le ligament va buter contre l'acétabulum à chaque pas ce qui là encore crée des microtraumatismes osseux donc de l'arthrose et la hanche va se sub-luxer ou luxer.

-sous l'effet de ces mouvements anormaux du fémur par rapport à l'acétabulum, ces surfaces osseuses vont se déformer: elles ne s'emboîtent alors plus car une des deux (ou les deux) surfaces n'est plus géométriquement adaptée à l'autre (par exemple, un acétabulum trop plat, une tête du fémur pas assez ronde... essayez donc de faire rentrer un carré dans un rond). Ceci entraîne un problème de congruence= d'emboîtement, ainsi, quand la hanche est en mouvement, elle est encore moins stable, le fémur ne "coulisse" pas parfaitement dans l'acétabulum. Cela crée là-aussi des frottements de la tête du fémur dans l'acétabulum et donc des microtraumatismes osseux qui se traduisent ensuite par de l'arthrose. Il y a auto -ggravation du phénomène.



De plus, le recouvrement de la tête du fémur par l'acétabulum n'est pas correct: l'acétabulum "n'entoure" pas assez la tête du fémur, ce qui "permet" à la hanche de se sub-luxer ou de se luxer, c'est à dire que la tête du fémur va sortir plus ou moins de l'acétabulum lors de certains mouvements. d'où là encore, des traumatismes osseux et de l'arthrose.


Les muscles
Bien sur, les muscles essayent de pallier aux défauts de la hanche: ils compensent comme ils peuvent le défaut ligamentaire en maintenant le fémur dans l'acétabulum. Ils permettent une meilleure stabilité de l'articulation en limitant les sub-luxations. Ce qui explique qu'un chien très musclé ne montrera pas forcément des signes cliniques de DDH. La notion de laxité passive et active est très importante:

La laxité, nous l'avons déjà vu, est à l'origine des déformations osseuses et de la formation de l'arthrose.

Chez certains chiens, cette laxité ligamentaire existe mais elle est "masquée" par l'action des muscles qui maintiennent correctement la hanche et permettent que cette laxité ne s'exprime pas, donc que les déformations osseuses n'apparaissent pas.

C'est ce qu'on appelle la laxité passive.


Chez d'autres chiens avec une laxité trop importante, les muscles ne suffisent pas à stabiliser l'articulation, et les déformations osseuses apparaissent.
C'est ce qu'on appelle la laxité active.

Les signes cliniques de la DDH:

-des boiteries ou de simples irrégularités d'allures (Uba s'appuyait plus sur la patte droite que sur la gauche sans forcément boiter à partir de 5 mois)
-des douleurs à froid: le chien a du mal à se lever, il est raide lorsqu'il se réveille.
-des douleurs à l'effort: le chien ne tient pas dresser sur ses postérieurs contre un mur ou une table, a du mal à sauter, etc..

Le dépistage/diagnostic de la DHH:
-à l'examen clinique: le chien a mal lors de la manipulation de la hanche. lorsqu'on étend la hanche vers l'arrière, ou qu'on la plie vers l'avant ou qu'on écarte la patte sur le coté, il manifeste de la douleur.

dans le cas de chiens très laxes on peut mettre en évidence un signe d'Ortolani positif. Ce test consiste à manipuler la hanche de façon à extérioriser la tête du fémur de l'acétabulum (ce qui ne se fait que si il y a un problème: sur un chien nickel, la tête de sort pas) et à ramener la patte dans une certaine position qui fait que si la tête est sorti, elle re-rentre d'un coup dans l'acétabulum: on entend "Clac". Uba a un signe d'Ortolani positif à chaque fois qu'elle s'assoit! "Uba assis" "Clac", ainsi, je ne suis pas obligée de regarder ma chienne pour voir qu'elle a bien exécuté l'ordre ;-)

Signe d'Ortolani


-à la radiographie. On va prendre une radiographie des hanches en extension vers l'arrière, avec les rotules du genou au zénith (vers le haut): cette position met en évidence la (sub)luxation des têtes des fémurs si il y a un problème. Donc lorsqu'on va regarder la radio, on va regarder plusieurs chose: les surfaces articulaires (régularité, concordance..) l'espace articulaire et la (sub)luxation de la hanche.

Position du chien pendant la radio.


Comment lit-on une radio?
Voici schématiquement à quoi ressemble une radio de dépistage correcte (celle d'Uba n'étant pas vraiment conforme, je vais essayer de scanner celles de U'too pour vous montrer)


-Les deux fémurs doivent être bien parallèles
-Il ne doit pas y avoir de rotation du bassin (cela se voit grâce aux trous ovalaires qui doivent être symétriques et de tailles identiques)
-Les rotules doivent être visibles sur la radio et centrée sur l'extrémité distale du fémur (=au zénith)
-Le tout doit être dans l'axe de la colonne vertébrale.

Il y a plusieurs étapes dans la lecture de cette radio.
-Analyse des surfaces articulaires: on regardes simplement la tête du fémur et l'acétabulum pour voir si il y a un pincement articulaire, une anomalie de forme de la tête du fémur ou de l'acétabulum (voir les schéma dans Une hanche dysplasique est).

-Analyse du recouvrement de la tête du fémur: est-ce que l'acétabulum englobe suffisamment la tête?


* Recouvrement dorsal:   


On regarde à quel niveau la partie dorsale de l'acétabulum (limité vers l'extérieur par la ligne pointillé violette) recouvre la tête du fémur (partie de la tête recouverte en hachuré vert)

Voilà sur les hanches d'Uba: Hanche droite: c'est bien (on voit que la partie de la tête du fémur à droite de la ligne pointillé bleu est assez importante) 
 

Hanche Gauche: c'est beaucoup moins bien!!


Recouvrement crânial: 

 

On regarde à quel niveau la partie craniale de l'acétabulum (flèche violette) englobe la tête. Sur le schéma, ça englobe bien! Maintenant, regardez sur les hanches d'Uba:

Hanche Droite, c'est bien

 

Hanche Gauche: c'est beaucoup moins bien!!! 
 


-Analyse de la présence ou non d'Arthrose. exemple, sur la hanche gauche d'Uba, on voit (enfin, vu la qualité du scan des radios, on devines...) la ligne de Morgan qui signe la présence d'arthrose:

(suivez les flèches)


(j'ai repassé la ligne en bleu)

-Analyse du degré de sub-luxation de la hanche. Ceci, outre, les appréciations précédemment vu pour la coaptation de l'articulation, peut être évaluer grâce à l'angle de NORBERG-OLSSON. Cet angle est à l'intersection d'une ligne reliant les deux centres des têtes fémorales (ligne horizontale si radio parfaite) et d'une ligne reliant le centre d'une tête avec l'extrémité crâniale externe du bord de l'acétabulum. Voici un schéma, l'angle est représenté en violet.

Statistiques :

Malgré prés de 25 ans de suivi de lecture de radios, le club officiel ( à ce jour ), ne s'est jamais préoccupé d'essayer de savoir si la politique de controle portait ses fruits.

Pour avoir une idée de l'apport de ce controle, nous avons été amené à utiliser les données publiées en France d'une façon anonyme pour une race concernée par ce problème .

Cotation des Sujets qui ont soit

Grands Parents +
Parents Cotés A

Parents Cotés A + Grands Parents Inconnus ou incomplets

Parents non Radiographiés

A

68 %

66 %

54 %

B

23 %

23 %

26 %

C

7%

8,5%

10,5%

D

1,5%

3 %

7%

E

0,5%

0,5%

2,5%

Ces données qui ne concernent bien évidemment que les radios et les résultats transmis au club de race concerné montre clairement une nette progression des sujets cotés A lorsque les parents ont été selectionnés, avancée accentuée si les grands parents ont aussi été selectionnés.

Mais le point le plus important, est la quasi disparition des dysplasies invalidantes type E, si les parents ont été sélectionnés

-Degré de dysplasie coxo-fémorale. système de cotation française:

Hanche A: Aucun signe de dysplasie, congruence et coaptation parfaite, angle de NORBERG-OLSSON >105°

Hanche B: Soit l'angle de NORBERG-OLSSON est compris entre 105° et 100° et la coaptation et la congruence sont parfaites ou presque normales. Soit l'angle de NORBERG-OLSSON est supérieur à 105° avec une congruence plus ou moins bonne.

Hanche C: Dysplasie légère. Angle entre 100° et 105° et congruence moyenne.

Hanche D: Dysplasie moyenne. Angle compris entre 100° et 90°et la congruence est vraiment mauvaise. Ce stade est souvent accompagné d'un aplatissement de l'acétabulum et possibilité d'arthrose, mais ce n'est pas systématique.

Hanche E
: Dysplasie sévère. Il y a (sub)luxation de la tête du fémur et l'angle est inférieur à 90°. Ce stade est souvent accompagné, en plus des manifestations du stade D d'une anomalie de la conformation de la tête du fémur.

 

Qu'est-ce que la dysplasie de la hanche ?

·  La dysplasie de la hanche est une anomalie articulaire relativement courante et peux causer un handicap.

·  Cette pathologie existe chez de nombreuses races même si elle est habituellement plus courante chez les grandes races. Les Golden Retrievers, Labrador , Bergers Allemands, Rottweilers, et Chow Chows sont particulièrement affectés par la dysplasie.

·  Il existe heureusement plusieurs traitements envisageables pour les chiens atteints de ce trouble dégénératif et parfois douloureux.

Hanche normale

HD AA

Sensiblement normal

HD BB

Dysplasie
moderée à sevère

HD CC

Dysplasie Sevère

HD DD

Articulation coxo-fémorale normale avec une surface acétabulaire profonde et un cartilage sain de chaque côté de l'articulation. La tête du fémur est en contact étroit avec l'acétabulum.

Dysplasie légère sans trouble dégénératif. La laxité articulaire permet à la tête du fémur d'avoir une position subluxée. La fosse articulaire est anormalement peu profonde et l'articulation peut montrer une certaine laxité. Ce stade de dysplasie peut être traité chirurgicalement par une TOP (voir plus loin) avant que les troubles dégénératifs ne s'intensifient.

Dysplasie modérée à sévère caractérisée par un effritement et une érosion du cartilage de la tête du fémur et de la fosse de l'acétabulum. On observe une apparition d'ostéophytes (fragments osseux avec des dépôts de calcium) sur le pourtour de la fosse articulaire. Il s'agit d'une articulation douloureuse qui requiert un traitement chirurgical. Si aucun traitement n'est envisagé, la dysplasie passera inévitablement à un grade sévère.

La dysplasie sévère est rencontrée chez les chiens plus âgés dont la dysplasie de la hanche est réstée sans traitement depuis une période assez longue. Cette articulation montre des signes d'arthrose sévère. On observe un flottement de la tête du fémur et un "remplissage" osseux autour de la tête du fémur et au niveau de l'acétabulum.

La dysplasie de la hanche est un trouble du développement de l'articulation coxofémorale (hanche) du chien. Le problème est associé à un déséquilibre entre les forces mécaniques centrées sur l'articulation et les masses musculaires. Ce déséquilibre s'accompagne d'une laxité excessive de l'articulation causée par une fosse acétabulaire trop peu profonde.

Lorsque l'articulation montre de la laxité, la tête du fémur "voyage" au niveau des bords de la cavité au lieu d'être guidée profondément dans la fosse articulaire. Ce phénomène est douloureux et provoque des dépôt anormaux de calcium, de fragments osseux et de l'arthrose.

Le fonctionnement continu d'une hanche affectée provoque un port anormal des surfaces articulaires, conduisant alors à un processus dégénératif qui s'accentue de lui-même. Il s'ensuit un développement osseux anormal, de l'inflammation et de l'arthrose provoquant une boiterie modérée à sévère. L'inflammation de la capsule articulaire provoque une augmentation de sécrétion synoviale qui amplifie encore la laxité.

Ces changements physiologiques doivent être traités précocement (entre 4 et 8 mois) pour avoir une bonne chance de réduction du processus dégénératif.

Ces processus dégénératifs découvrent l'os sous chondral et ses terminaisons nerveuses provoquant alors une douleur articulaire importante. Si le processus dégénératif est déjà observé lors du diagnostic, il existera alors moins d'options thérapeutiques pour le traitement de l'articulation

 

Facteurs environnementaux

Les facteurs environnementaux ne sont pas les causes de base de la dysplasie, mais peuvent affecter significativement les conditions d'apparition et la gravité de la dysplasie. Ces facteurs aident à expliquer le fait que seuls les chiens présentant un génotype "dysplasie" peuvent développer la pathologie, alors que tous les animaux présentant ce même génotype ne développent pas forcément la maladie.

La nutrition du chien en croissance est l'un des facteurs extérieurs les mieux étudiés pour le développement de la dysplasie de la hanche et peuvent avoir une influence importante en ce qui concerne le développement de la pathologie. Une étude montre que seulement 33% des chiens nourris ad libitum développaient des hanches normales, alors que 70% des chiens nourris avec un quart de la même nourriture développaient des hanches saines. Une autre étude sur des Bergers Allemands montre que 63% des chiens pesant plus que la moyenne ont développé de la dysplasie. A l'inverse, seulement 37% des chiens pesant moins que la moyenne ont développé des hanches dysplasiques [2]. Des chiots génétiquement susceptibles de développer une dysplasie des hanches montreront donc une fréquence et gravité supérieures d'anomalies si ils sont nourris avec une alimentation riche en calories. Ces études indiquent donc fortement qu'il est recommandé de limiter raisonnablement l'apport calorique du chien en croissance (spécialement chez les races à risque) pour prévenir du développement de la dysplasie de la hanche.

 

Signes cliniques de la dysplasie de la hanche

Les chiens souffrant de dysplasie sont souvent réticents au saut ou à l'usage de leurs membres posterieurs, montrent une locomotion anormale, et peuvent montrer de l'hésitation à monter ou descendre des escaliers. Les jeunes chiens de 5 à 10 mois peuvent montrer de la douleur lors de l'extention de leurs membres postérieurs. De plus, il peut être observé une diminution de la masse musculaire et une réduction des mouvements du chien. Les signes cliniques ne correspondent pas nécessairement exactement avec les modifications observées radiologiquement chez les jeunes chiens.

Alors que le chien grandit et que les signes radiologiques d'anomalies articulaires deviennent plus évidents, le vétérinaire peut se fier aux signes radiologiques avec plus de certitude. Il est important pour le vétérinaire de faire une évaluation complète du patient afin d'écarter tout autre problème d'ordre orthopédique ou neurologique.

  • Les facteurs environnementaux tels que l'alimentation et l'exercice jouent un rôle important dans le développement de la dysplasie.
  • Demandez à votre vétérinaire des conseils en nutrition.
  • Plus de 110 races de chiens ont montré des signes de sensibilité à la dysplasie.
  • Environ 95% des chiens dysplasiques présentent une atteinte bilatérale.

 

Diagnostic de la dysplasie de la hanche

Une évaluation des hanches ne doit pas être retardée à plus de deux ans d'âge (spécialement pour les races concernées), et devrait être réalisée vers 5 ou 6 mois. La radiographie est utilisée pour confirmer la présence de laxité articulaire chez les jeunes chiens et la présence de lésions dégénératives chez les patients plus âgés.

Par palpation et manipulation de la hanche, le vétérinaire peut souvent détecter une dysplasie avant que d'autres signes ne soient mis en évidence et alors que la radiographie ne montre pas de malformation (cf ci-dessous). Lors de la palpation, le membre est mis en extention pour tester la mobilité de la hanche. Un autre examen nécessite que le chien soit tranquillisé pour permettre une palpation sans que les masses musculaires ne maintiennent artificiellement la tête du fémur dans sa cavité, donnant alors un résulat faussement négatif.

·  Traitement médical

Un diagnostic précoce de la dysplasie augmente les possibilités de traitement et aide à prévenir la douleur et l'arthrose qui apparaissent avec le développement de maladie. Un traitement médical peut prévenir de l'apparition des signes cliniques sur certains chiens atteints de dysplasie.

Le but du traitement est de réduire les efforts supportés par le cartilage et de ralentir les processus dégénératifs de l'articulation. Des médicaments tels que les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les chondroprotecteurs, sont utilisés habituellement pour contrôler la maladie. Le contrôle de l'alimentation de votre chien et de son poids sont très important dans le suivi médical de la dysplasie. Les effets analgésiques et anti-inflammatoires de ces médicaments ne peuvent parfois malheureusement que masquer le développement des troubles dégénératifs et ne favorisent alors pas du tout l'évolution vers une situation plus saine.

Les propriétaires d'animaux dysplasiques doivent également accepter que les traitements médicamenteux ne font bien souvent que retarder l'évolution vers une situation demandant un traitement chirurgical plus aggressif et à l'issue moins confortable pour l'animal. Toutefois, si l'option médicale seule est envisagée, un suivi clinique et radiographique strict devra être respecté afin de ne pas condamner la possibilité de traitemnt chirurgical.

 

Traitement chirurgical

Le traitement chirurgical de la dysplasie de la hanche chez le chien, spécialement si il est effectué tôt dans le développement de la maladie, augmente significativement le pronostic de récupération d'une fonction articulaire confortable.
Les options chirurgicales sont :

·  La Triple Ostéotomie Pelvienne (TOP)

·  La Prothèse Totale de Hanche

·  L'excision de la tête et du col du fémur

·  L'électrosymphysiodèse pubienne juvénile

- Triple Ostéotomie Pelvienne (TOP)
La Triple Ostéotomie Pelvienne a été développée pour des patients présentant des signes de dysplasie peu à modérément avancés et montrant des signes dégénératifs minimes de l'articulation. Cette procédure réduit significativement la laxité en effectuant une rotation de la cavité acétabulaire au dessus de la tête du fémur, permettant une déduction de la douleur et des processus dégénératifs par la création d'un environnement articulaire plus normal. Pour effectuer vette opération, le vétérinaire sectionne le bassin pour permettre la rotation de l'acetabulum au dessus de la tête du femur. La rotation du bassin est ensuite stabilisée par une plaque chirurgicale spécialement conçue (cf schéma ci-dessous). Si l'affection est bilatérale, les deux côtés nécessiteront d'être opérés, le deuxième étant effectué après la récupération de la première chirurgie.

Les soins post-op des chiens ayant subi une Triple Ostéotomie Pelvienne comprennent un traitement antibiotique, une restriction de l'exercice, et une periode de repos d'environ 6 semaines afin d'assurer une bonne cicatrisation du site chirurgical. Un examen post-op de routine est essentiel afin de contrôler la bonne récupération.

 

- Prothèse totale de hanche
L'intervention consiste à enlever complètement l'articulation dysplasique et à la remplacer par une prothèse pleinement fonctionelle. Cette chirurgie peut être effectuée à n'importe quel stade de la dysplasie mais est plus appropriée chez les patients souffrant de lésions dégénératives avancées et d'une luxation sévère.

Ces patients ne sont pas de bons candidats pour la Triple Ostéotomie Pelvienne (TOP) à cause de lésions dégénératives trop importantes et de l'absence de surface articulaire normale. Les patients opérés d'une prothèse totale présentent un excellent taux de récupération et retrouvent habituellement pleinement leur activité.

Les soins post-op d'une chirurgie de prothèse de hanche comprennent un traitement antibiotique, une restriction de l'exercice, et une période de repos et de rééducation de quelques semaines. Le chien est suivi régulièrement et des radiographies de contrôles sont effectuées pour s'assurer de la stabilité de l'implant et du bon fonctionnement de la prothèse.

Prothèse totale de hanche

Prothèse totale de hanche pour le traitement de la dysplasie de la hanche modérée à sévère.
L'intervention consiste à enlever complètement l'articulation dysplasique et à la remplacer par une prothèse pleinement fonctionelle.

 

- Excision de la tête et du col du fémur
Cette procédure est utilisée pour les chiens atteints de dysplasie plus importante ou pour les propriétaires ne souhaitant pas s'engager pour une chirurgie plus importante, mais souhaitant néanmoins améliorer la qualité de vie de leur animal. Les meilleurs candidats pour cette procédure sont les chiens pesant moins de 20 kg.

Lors de l'excision de la tête et du col du fémur, aucune rotation de l'acetabulum n'est entreprise et aucun implant n'est fixé. La tête et le col sont simplement enlevés pour supprimer la douleur associée à l'articulation. L'espace articulaire se rempli alors de connexions de tissus fibreux créant alors une pseudoarticulation. Bien que les chiens présentent généralement une fonction normale de leur membre après cette chirurgie, il est relativement difficile d'évaluer le degré d'inconfort associé à cette procédure.

Des antibiotiques sont administrés en post-op pendant les quelques jours suivant la chirurgie, et il est conseillé au propriétaire de manipuler l'articulation en effectuant des mouvements doux de flexion et d'extension du membre.

- Symphysiodèse pubienne juvénile
Cette technique chirurgicale est effectuée sur des chiots dont les hanches présentent un degré de laxité articulaire anormal. La technique consiste à utiliser un cautère electrique pour fermer prématurément la symphyse (zone de croissance) pubienne. En concéquence, le bassin continue sa croissance, mais la symphyse pubienne ainsi fermée impose une rotation qui place les hanches selon un alignement plus propice.

Cette chirurgie doit être pratiquée avant l'age de 20 semaines, et devrait idéalement être effectuée à un âge compris entre 12 et 18 semaines, afin que la croissance restante du bassin place les hanches selon un alignement optimal.