Giardiose
Synonymie : Giardiase, giardiose, lambliose.
Les giardias sont des protozoaires (organismes unicellulaires) qui vivent dans l’intestin grêle du chien ou du chat. Ils peuvent survivre de 4 jours (à 37 °C) à 2 mois (à 8 °C) dans l'eau et plus de 3 mois dans l’environnement humide. Les kystes sont résistants au froid. Ils sont sensibles à la dessiccation et sont détruits par des températures supérieurs à 50°c.
Ce parasite est encore mal connu : les experts ne s’accordent ni sur le nombre d’espèces, ni sur celle qui affecte l’animal. La prévalence de la giardiose est méconnue, l’affection sous-diagnostiquée et son traitement mal évalué. Il semble cependant que de nombreux animaux soient porteurs sains et n’expriment pas toujours la pathologie.
Chez l’humain
De nombreuses espèces sont rencontrées dans l'intestin de l'homme :
* Giardia intestinalis. * Chilomastix mesnili. * Trichomonas intestinalis. * Enteromonas hominis. * Embadomononas intestinalis.
Les flagellés sont souvent bien tolérés dans l'intestin, seul Giardia est considéré comme pathogène, c'est l'agent de la Giardiose.
Chez le chien
* Giardia intestinalis = G. lamblia = G. duodenalis
La giardiose est une affection parasitaire du aux giardia (ou lamblia en médecine humaine). Le parasite a la fâcheuse habitude de se multiplier dans la muqueuse digestive qu’il délabre progressivement. D’où une forte tendance des animaux atteints à faire une diarrhée. Celle-ci peut être lourde de conséquences si l’individu souffre également d’une infection par le parvovirus ou le coronavirus… Si ce dernier est rarement pathogène, l’association de ces deux malfaiteurs est parfois mortelle !
Présentation
* Forme végétative : Ce sont des flagelles, protozoaires pourvus d'un ou de plusieurs flagelles locomoteurs et parfois d'une membrane ondulante. Par intervalle, tous les 10 à 15 jours les formes végétatives s'immobilisent pour donner les kystes qui seront rejetés a l'extérieur avec les selles.
* Forme kystique : les kystes constituent la forme de dissémination et de contamination. L'enkystement est intermittent d'où les périodes coprologiquement muettes Une fois que le kyste est avalé, sa paroi est lysée dans l'estomac, libérant la forme végétative retrouvée dans le duodénum. Les kystes sont très résistants surtout dans l'eau, la javellisation de l'eau à la concentration habituellement utilisée pour stériliser l'eau de boisson est insuffisante pour les tuer, mais l'ébullition et la congélation les détruisent.
Giardia intestinalis : ou Lamblia intestinalis, est un parasite des premières parties de l'intestin grêle et principalement du duodénum. et le début du jéjunum.
Les kystes peuvent aussi persister dans des abris naturels tel.que. la vésicule biliaire
Espèces infectées
* Rongeurs, * Oiseaux, * Reptiles, * Mammifères
Mode de contamination
Comment se reproduisent et se transmettent les giardia ?
Les chiens se contaminent en ingérant des kystes du parasite. Dans l’intestin grêle, ces kystes s’ouvrent et libèrent la forme infestante appelée trophozoïte. Ce sont des formes flagellées qui s’attachent, se fichent dans la paroi intestinale et s’y reproduisent par simple scissiparité (en se divisant par deux). Après un certain nombre de divisions, sans que l’on sache précisément où, cette forme développe une paroi qui lui permet de s’enkyster et d’être éliminé dans les selles. C’est sous cette nouvelle forme que la giardia contamine l’environnement, l’eau, d’autres animaux et même l’homme.
Il existe un grand nombre de porteurs sains qui participent à la contamination du milieu. Il est difficile de prévoir les potentialités zoonotiques d'une souche de Giardia car elles varient d'une espèce hôte à une autre et au sein d'une espèce hôte d'un foyer à un autre
Chez l’humain
* Contamination par contact direct avec une personne ou un animal malade par voie fécale-orale. - l'homme s'infeste en avalant les kystes contenus dans l’eau ( baignade dans un lac), dans les aliments souillés (légumes d'un jardin fertilisé avec du fumier contaminé), par les mains sales (ou en fumant après avoir soigné un animal infecté). par le contact familial, dans les crèches ou les asiles de vieillards ou chez les homosexuels masculins.
* Il existe un grand nombre de porteurs sains (environ 70%) * L’Homme est le principal réservoir de la giardiose humaine. * Les animaux constituent probablement un réservoir auxiliaire d’infection pour l’Homme.
-Animaux domestiques : surtout les bovins, les chevaux, les porcs, les chiens, les chats, les moutons et les oiseaux,
-Le chien est rarement la source de l’infection humaine
Chez le chien
* La transmission oro-fécale de la giardiose est amplifiée par les coprophagies au sein de l’élevage * Il n’y a pas d’immunité : un animal peut donc être victime de plusieurs giardioses
Facteurs favorisant
Chez l’humain
* L'âge: les jeunes enfants sont très sensibles. * L'état général: la malnutrition est fragilisant. * Les maladies intestinales
Chez le chien
* Dans les élevages, * Surtout chez les chiots et les chatons
Symptômes
Parfois asymptomatique
Chez l’humain
* Diarrhées permanentes ou alternant avec des périodes de constipation ou de transit normal.La durée des diarrhées est de plus d'une semaine souvent plusieurs semaines * Crampes intestinales, * Gonflement abdominal * Perte de poids. * Chez les enfants, surtout après un mois d'évolution sans traitement la giardiose peut s'accompagner * d'anorexie, * de signes d'irritabilité * de troubles nerveux, * d'un retard staturo-pondéral.
* Il peut exister parfois un syndrome de malabsorption intestinale portant sur les graisses, les sucres, la vitamine B12 et l'acide folique
Chez le chien
* Diarrhée chronique intermittente. Fèces d’aspect graisseux évoquant une stéatorrhée.(diarrhées graisseuses faite de selles pâteuses, décolorées, malodorantes et adhérentes). * Diarrhée aiguë * Troubles du comportement alimentaire * Amaigrissement * Modification de l’appétit * Abattement, * Mauvais poil
Répartition géographique
Répartition mondiale
C'est une parasitose très répandue dans le monde, particulièrement en zones chaudes et humides. Elle se voit à tout âge mais surtout chez les enfants même très jeunes. Elle est fréquente dans les pays sous développés ou en voie de développement, dans les collectivités, les cours d'eau, les pâturages et les jardins.
Pronostic
Il est en général favorable, de quelques jours à quelques semaines, sauf chez les individus atteints d'autres maladies ou immunodéprimés chez qui le parasite a tendance à la chronicité. Il y a des possibilités de récidive
Diagnostic
* Le diagnostic de certitude est l'examen parasitologique des selles avec recherche des flagelles ou des kystes. * Les formes végétatives ne sont en général retrouvées que dans les selles fluides. * Les kystes peuvent être en mis en évidence dans les selles normales ou fluides. *Les prélèvements de selles doivent être répétés jusqu'à 3 à 4 fois à quelques jours d'intervalle pour éviter les périodes coprologiquement muettes.
Traitement
Chez l’humain
En médecine humaine, le métronidazole (Flagyl), administré pendant une dizaine de jours, éventuellement avec un second traitement 15 jours après suffit à régler le problème. Des cas de chimiorésistance à cette classe médicamenteuse ont cependant été décrits en médecine humaine. Par ailleurs en cas de persistance des parasites, il peut s’agir également de foyers résiduels, en particulier au niveau de la vésicule biliaire ; aussi l’adjonction d’un cholagogue (substance permettant au médicament antiparasitaire de se concentrer dans la bile) est alors indiquée.
Chez le chien
Aucun médicament ne bénéficie d’une autorisation de mise sur le marché pour le traitement de la giardiose canine. Cependant plusieurs traitements sont proposés dans la littérature.
Le Flagyl® (métronidazole), le Panacur® (fenbendazole), ou le Stomorgyl® (association de spiramycine et de métronidazole) font tous partie de la même famille de molécules (les benzimidazoles). Leur cinétique d’absorption, leurs voies et vitesse d’élimination diffèrent toutefois, ainsi que leur efficacité sur l’agent pathogène concerné.
Attention, le Flagyl® n’est pas la spécialité la plus efficace chez le chien et surtout pas la plus dénuée de risque secondaire. Le risque de surdosage est particulièrement important avec le Flagyl® . Il convient donc de faire particulièrement attention au mode d’administration ainsi qu’à la pesée des individus traités. En effet, l’indice thérapeutique pour cette molécule est relativement faible et le seuil de toxicité (essentiellement neurologique) est à 2 fois seulement la dose thérapeutique. Il est donc préférable de recourir aujourd’hui au Panacur® pour limiter des désagréments éventuels, même si – là encore – il n’existe pas de traitement miracle (efficacité toujours limitée) chez nos compagnons à 4 pattes.
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Un chien peut ainsi « supporter » une dose de 100 mg/kg mais une dose plus importante peut conduire à l’expression de symptômes nerveux (tremblements, ataxie, …), tandis que la dose thérapeutique généralement préconisée est de 30 mg/kg (1 fois par jour pendant 5 jours). *
Le Panacur® est recommandé à la dose de 50 mg/kg tandis qu’aucun effet toxique n’est observé pour une dose de 500 mg/kg en une seule prise ou 250 mg/kg/J pendant 30 jours.
Prophylaxie
Résiste au chlore
Chez l’humain
* La contamination est interhumaine et se fait par les selles, de ce fait la prophylaxie repose sur : * L'hygiène en général avec lavage soigneux des mains, des légumes et fruits. * Le traitement des eaux potables. * Le traitement systématique des porteurs sains * L'Homme est sensible à Giardia intestinalis, il peut se contaminer facilement par les kystes disséminés dans l'environnement par un animal malade ou porteur asymptomatique
Chez le chien
* Il est fondamental d’associer de façon répétée des mesures de nettoyage et de désinfection du milieu au traitement médical. * Nettoyage régulier des sols, des gamelles, des cages à l'aide d'antiseptiques classiques ou de l’eau sous pression * Désinfection une fois par semaine avec une solution à base d’ammoniums quaternaires4. * Les matières fécales doivent être éliminées tous les jours
On doit
limiter la formation de zones d'eau stagnante.
Dépister les porteurs sains en élevage.
Les isoler pendant une période suffisamment longue.
Dépister tous les animaux présents dans l'environnement des espèces sensibles.
Respecter le principe de séparation des espèces.
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